La rééducation vestibulaire est une rééducation sensorielle de l'équilibre qui utilise l'interaction entre la vision, l'organe de l'équilibre situé dans l'oreille interne, les capteurs mécaniques des muscles de la colonne rachidienne et des pieds.
Quand parle-t-on de troubles vestibulaires ?
Lorsque le système vestibulaire est atteint, cela se traduit notamment par des vertiges ou des sensations d’étourdissement, des troubles de l’équilibre lors de la marche, des nausées voire des vomissements.
Parmi les principaux symptômes on retrouve :
Le vertige : premier motif de consultation, c’est une sensation subjective de déplacement. Le plus souvent, la sensation de mouvement est rotatoire.
Les troubles de l’équilibre : c’est une pathologie de la fonction d’équilibration. Il s'agit d'une gêne à maintenir une posture, se mouvoir ou s’orienter. Il s’agit principalement d’un dysfonctionnement ou d’un conflit entre les différentes entrées neuro-sensorielles.
Le mal des transports : ou cinétose, provient d’une contradiction entre les informations de mouvement perçues par nos différents organes des sens : les yeux, l’oreille interne et le système musculaire (voir l'article sur le Syndrome de l'autoroute).
Les troubles de l’audition : ils sont parfois retrouvés dans certaines pathologies. C’est une altération de l’audition, associée ou non à des acouphènes.
Vertige des hauteurs : ou acrophobie, est lié à un déséquilibre entre sensations provenant de la vue et les informations transmises au cerveau par l'oreille interne.
Quelles sont les causes de ces troubles vestibulaire ?
Les pathologies les plus fréquentes rencontrées lors de l'apparition des troubles vestibulaires sont :
La névrite vestibulaire : aussi appelée neuronite, cette pathologie correspond à l’inflammation d’origine virale ou vasculaire du nerf vestibulaire. Le patient constate l’apparition soudaine d’un vertige rotatoire de forme prolongée et intense, souvent accompagné de nausées et vomissements.
L’hydrops : elle se caractérise par l’augmentation de la pression ou du volume de l’endolymphe au sein de l’oreille interne. Cette augmentation provoque des crises vertigineuses intenses associées parfois à des troubles de l’audition.
Le vertige paroxystique positionnel bénin (VPPB) : c’est un vertige rotatoire qui se manifeste lors d’un changement de position de la tête. Il dure entre 30 sec et 1 min et ce à chaque changement de position. Il peut être accompagné de nausées ou de vomissements. Ce sont les otolithes qui, en se déplaçant dans un ou plusieurs canaux semi-circulaires, provoquent ce dérèglement.
Qu’est-ce que la rééducation vestibulaire ?
La rééducation vestibulaire est donc une rééducation multi-sensorielle de l'équilibre qui utilise l'interaction entre la vision, l'oreille interne, les capteurs mécaniques des muscles de la colonne rachidienne et des pieds. Ces informations sont ensuite transmises au cerveau et au cervelet qui décident de la meilleure stratégie pour donner l'équilibre. C'est une rééducation anti-vertigineuse et des troubles de l’équilibre.
La rééducation vestibulaire utilise principalement l’interaction entre l'organe de l'équilibre (appelé labyrinthe et situé dans l’oreille interne) et l’œil.
Le rôle de l’oreille interne est d’assurer la stabilité des yeux lors de mouvements de la tête à moyennes et hautes vitesses. Il assure ainsi une image nette en toutes circonstances qui est le gage d’un bon équilibre. On ne peut marcher droit dans un univers visuel instable.
Lorsque l’un des deux organes de l’équilibre cesse de fonctionner totalement ou partiellement, l’œil se met à bouger involontairement dans la tête, c'est ce qu'on appelle un nystagmus. Il s’y associe souvent à des nausées et parfois de vomissements, ainsi que des sueurs ou des palpitations.
On prend ainsi parfois un dysfonctionnement de l'organe de l'équilibre pour un problème d'origine digestive ou cardiaque.
En utilisant l’interaction entre le labyrinthe situé dans l’oreille interne, le cerveau et l’œil, on symétrise le fonctionnement des deux organes de l’équilibre, un peu comme une balance dont un côté penche et que l’on va remettre en état d’équilibre.
Quels outils sont utilisés en rééducation vestibulaire ?
En pratique, hormis les manœuvres libératoires dans le cadre d’un VPPB, le masseur-kinésithérapeute est amené à utiliser du matériel tel que la vidéonystagmoscopie, le fauteuil rotatoire, la réalité virtuelle ou des plateformes de posturographie statiques et dynamiques…
Le fauteuil rotatoire à grande vitesse : lors de la séance le patient tourne à haute vitesse sur le fauteuil guidé par le praticien. C'est la durée d'immobilisation complète de l'image ou sensationnel qui est prise en compte.
La stimulation optocinétique : son but est de transférer l’information de l’équilibre depuis la vision vers l’oreille interne et les pieds. Cela permet de diminuer la sensation de perte d’équilibre en présence de la foule ou dans les grands espaces lorsqu’il n’y a plus de repères visuels. La séance se déroule dans le noir face à un mur (ou avec un casque de réalité virtuelle) où sont projetés des points lumineux mobiles. Le but étant d'apprendre à devenir "insensible" aux informations visuelles mobiles gênantes.
La réalité virtuelle : grâce aux nouvelles technologies, nous pouvons dorénavant utiliser des masques de réalité virtuelle (VR) de niveau professionnel afin d’immerger le patient dans des univers virtuels proches des situations retrouvées en vie quotidienne tel que : mise en situation de mal des transports lors de la conduite automobile ; Dépendance visuelle en présence de la foule (métro, grandes surfaces) ; Mal de mer ; Mal des hauteurs avec utilisation d’une cabine virtuelle d’ascenseur...
À savoir : les premières séances sont parfois écourtées en raison des nausées. Le but est d’obtenir des temps symétriques inférieurs à 5 secondes pour l’oreille gauche et droite.
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